Ośrodek Postulatorski Chrystusowców
Czcigodny Sługa Boży kard. August Hlond

Czcigodny Sługa Boży kard. August Hlond

(1881-1948)
kardynał; w latach 1926-1948;
Prymas Polski
Założyciel Towarzystwa Chrystusowego; salezjanin

1939-1945

Situation religieuse dans les Archidioceses de Gniezno et de Poznañ.

Roma, 20 décembre 1939.
[część 1]

I. L'ARCHIDIOCÈSE DE GNIEZNO

1. A Gniezno fait office de vicaire général le prêtre Edouard van Blericq, Chanoine métropolitain, docteur en droit canonique.

Après avoir achevé leur occupation militaire les Allemands lui défendirent dexercer les actes de juridiction ecclésiastique. Cette défense fut révoquée au milieu de novembre. Toutefois les possibilités d'action sont limitées. La curie archidiocésaine a été fermée par la Gestapo. Le Vicaire Général officie dans sa propre maison, sans avoir accès aux actes ni aux archives, qui sont par contre étudiés par la police. Il peut recevoir les prêtres qui obtiennent le permis de se rendre à Gniezno, mais on ne lui permet pas de visiter les paroisses en dehors de la ville. La caisse de la curie est sous arrêt et les fonds de 80.000 zlotys sont mis sous séquestre. De même a été fermé et occupé par la Gestapo le tribunal métropolitain de première et de deuxième instance.Les clés de la curie et du tribunal sont aux mains des autorités allemandes.

Le chapitre métropolitain est dispersé. Sont restés dans leur maison le Vicaire Général et Mgr Krzeszkiewicz. Les autres sont expulsés de leur résidence et le Chanoine Brasse fut déporté au «Generalgouvernement Polen».

La Basilique primatiale, restaurée et décorée magnifiquement dans les dernières années, fut déclarée «baufäliig» (caduc) et fermée par la police qui s'en était rendue maîtresse. On y donne à portes closes des concerts enregistrés sur disques pour servir à la propagande allemande. Il semble que dans le chœur on exécute des travaux non contrôlables; on craint qu'ils ne soient en train de dépouiller la vénérable Basilique de ses anciens ornements et du précieux mobilier.

Le séminaire archiépiscopal philosophique de Gniezno est occupé par les soldats. Dans le palais archiépiscopal a pris deineure un général allemand. Les maisons des chanoines expulsés, ainsi que les habitations du clergé inférieur de la basilique, ont été occupées par les Allemands. On a destiné aux besoins de l'administration civile la maison de Retraites et celle des prêtres retirés, ces derniers se sont logés auprès de bonnes familles. Les Pères Conventuels de Gniezno furent chassés de la paroisse et du couvent où on a enfermé des Juifs. La principale église paroissiale, celle de la T. S. Trinité a été profanée, la maison paroissiale envahie, les capitaux ont été volés.

2. Les autorités allemandes, et surtout la Gestapo, sévissent contre le clergé catholique, qui vit sous la terreur et la menace perpétuelle de vexations, sans aucune possibilité de recours ou de défense légitime.

Ont été fusillés par les Allemands:

le prêtre Antoine Lewicki, curé doyen de Goscieszyn;

le prêtre Michel Rôlski, curé doyen de Szczepanowo;

le prêtre Mathieu Zabïocki, curé doyen de Gniezno;

le prêtre Wenceslas Janke, curé de Jaktorowo;

le prêtre Zenon Niziolkiewicz, curé de Slaboszewo;

le prêtre Jean Jakubowski, vicaire à Bydgoszcz;

le prêtre Casimir Nowicki, vicaire à Janowiec;

le prêtre Ladislas Nowicki, vicaire à Szczepanowo;

le prêtre Pierre Szarek, Lazariste, vicaire à Bydgoszcz;

le prêtre Wiôrek, Lazariste, vicaire à Bydgoszcz.

A été tué par tes soldats allemands, à coups de crosse de fusil:

le prêtre Marianus Skrzypczak, vicaire à Plonkowo.

Est mort aux travaux forcés:

le prêtre Joseph Domeracki, curé doyen de Gromadno.

Sont morts en prison:

le prêtre chanoine Boleslav Jaskowski, curé de Inowroclaw ;

le prêtre Rombaud Soltysinski, curé de Rzadkwin.

A été tué par une bombe allemande:

le prêtre Léon Breczewski, curé de Sosnica.

Des dizaines de prêtres se trouvent en prison, où ils sont humiliés, frappés, maltraités; un certain nombre a été déporté en Allemagne et on n'en a pas de nouvelles; d'autres sont détenus dans des camps de concentration. Dès à présent a commencé également l'expulsion des prêtres vers le «Generalgouvernement Polen»; en retourner est impossible et défendu. Le nombre de ces expulsés augmente toujours. Un groupe de prêtres se cache au milieu du peuple et fait clandestinement quelque service pastoral dans ces régions privées désormais de clergé. L'emprisonnement et l'arrestation sont exécutés de telle façon que les prêtres n'ont pas même la possibilité de consommer le Saint-Sacrement ou de le mettre en sécurité contre les profanations. Les prêtres détenus dans le camp de Kazimierz Biskupi, doivent payer 4 zlotys par jour pour leur entretien, s'ils ne le peuvent pas, ils sont contraints à de durs travaux. Au camp de Gorna Grupa ils sont souvent maltraités. Il n'est pas rare de trouver des prêtres à la campagne au milieu des compagnies de travail, occupés à réparer les chemins, les ponts, traîner des charettes chargées de charbon, à travailler dans les fabriques de sucre et même à démolir les synagogues. D'autres étaient enfermés la nuit dans la porcherie; ils étaient frappés d'une manière barbare et subissaient d'autres tortures. Comme exemples citons trois faits:

A Bydgoszcz, en septembre, on enferma environ 5000 personnes dans une étable où il n'y avait pas même la place pour s'asseoir par terre. On destina pour les besoins naturels un coin du même local et le chanoine Casimir Stepczynski, curé doyen de l'endroit, fut obligé, avec un Juif, d'emporter au moyen de ses seules mains, les excréments humains: travail exténuant vu le grand nombre des prisonniers. Le vicaire Adam Muial, qui voulut remplacer le vénérable prêtre, fut frappé brutalement à coups de crosses de fusil.

Le prêtre Antoine Dobrzynski, vicaire à Znin, fut arrêté dans la rue pendant que, vêtu du surplis et de l'étole, il portait le Viatique à un moribond. Les vêtements sacrés lui furent arrachés, le Très Saint Sacrement fut profané et le malheureux traîné directement en prison.

Dans le magasin de la fabrique de peaux à Gniezno on enferma - en novembre - 300 familles, arrachées à l'improviste à leurs foyers. Plusieurs avaient été capturées dans la rue au retour de l'église. On y amena aussi le chancelier de la curie archi-diocésaine, le chan. Alexis Brasse, le directeur du chœur primatial le chan. Stanislas Tloczynski, trois Pères Conventuels, les vicaires Bogdan Boic et Laurent Wnuk. Ce dernier, surpris avant d'avoir pu s'habiller, fut enfermé vêtu d'un pyjama; c'est seulement après quelques jours qu'on lui permit de se faire apporter ses habits. Tous ces civils, hommes, femmes, jeunes gens, enfants furent mis là et gardés ensemble pêle-mêle avec les prêtres, sans aucune séparation, ce qui occasionna des situations très pénibles pour les pauvres prêtres, surtout quand plus tard on y ajouta encore 150 autres familles. Dernièrement tous furent déportés en wagons à bestiaux au «Generalgouvemement Polen».

3. Un informateur digne de foi dit: «Entre Bydgoszcz (Bromberg) et Gniezno toutes les églises à peu d'exceptions près sont fermées». En particulier on éloigna les prêtres de:

toutes les 15 paroisses du doyenné de Gniewkow;

toutes les 12 paroisses du doyenné de Lobzenica;

toutes les 16 paroisses du doyenné de Naklo;

toutes les 21 paroisses du doyenné de Znin;

6 paroisses du doyenné de Bydgoszcz (campagne);

16 paroisses du doyenné de Inowroclaw;

8 paroisses du doyenné de Kcynia;

7 paroisses du doyenné de Powidz;

7 paroisses du doyenné de Trzemeszno;

5 paroisses du doyenné de Wrzesnia.

Des onze doyennés restants il n'y en a pas un seul, où il n'y ait quelque paroisse privée de son pasteur. Plusieurs de ces paroisses privées du pasteur sont considérées par les autorités allemandes tout simplement comme «aufgehoben». Cette situation - sur un total de 261 paroisses presque la moitié est désormais sans prêtre - empire à mesure que la population polonaise est arrachée violemment à la terre de ses aïeux et remplacée par des Allemands amenés là des différentes parties de l'Europe. Parmi eux les catholiques sont rares.

Les églises qui sont encore desservies par les prêtres, ne peu vent être ouvertes que le dimanche et seulement entre 9 et 11 heures. Seulement à Bydgoszcz il y a maintenant une liberté plus grande. Les sermons ne peuvent se faire qu'en allemand. mais comme souvent, ils servent de prétexte pour arrêter le prêtre, on ne prêche presque plus. La piété du peuple affligé est édifiante. Quand l'église est ouverte, le peuple s'y presse pour faire baptiser les enfants, pour se confesser et recevoir la sainte Communion, si bien que le prêtre a à peine le temps de terminer la sainte Messe avant le terme fatal de 11 heures. Les mariages ne se célèbrent pas puisqu'il est très sévèrement défendu de bénir un mariage qui n'ait été contracté précédemment devant l'employé de l'état civil, mais celui-ci par principe n'admet pas les mariages entre Polonais. En différents endroits les prêtres restés, sont internés dans leur maison et ne peuvent pas porter les derniers secours aux moribonds. On a enlevé les crucifix des écoles. L'instruction religieuse ne se donne pas. Il est défendu de faire dans l'église des quêtes pour fins cultuelles. On est en train de forcer les prêtres à réciter en public, après la messe dominicale, une prière pour Hitler.

Dans ces conditions les associations pieuses et religieuses ne fonctionnent pas, L'Action Catholique, très florissante encore il y a six mois, est bannie, ses meilleurs apôtres sont persécutés. Les sociétés catholiques de bienfaisance, les Dames de la Charité, les Conférences de Saint-Vincent de Paul, les fondations pieuses sont dissoutes et leur patrimoine confisqué. Depuis l'entrée des troupes allemandes dans ces régions, furent abattues dea dizaines de croix, de petites chapelles, de statues de Nôtre-Seigneur, de la Très Sainte Vierge et des Saints qui se trouvaient le long des routes. On détruisit aussi des images artistiques des Saints Protecteurs sur les places publiques des villes et jusqu'aux images et statues sacrées sur les maisons et dans les enclos privés. A Bydgoszcz fut profané et détruit le monument érigé en honneur du Sacré-Cœur de Jésus.

Après dix siècles d'apostolat et après une croissance vigoureuse de la vie religieuse pendant les vingt dernières années, l'église est contrainte à se retirer dans les catacombes. Les prêtres commencent à dire la sainte Messe et à administrer les Sacrements en cachette, dans des maisons particulières. Le zèle des prêtres est émouvant, la piété des fidèles plus vive que ja mais, l'attachement à l'église est héroïque.

4. Les maisons et les œuvres des Religieux vont à la suppression totale. Comme je l'ai déjà mentionné, on a emprisonné et déporté les Conventuels de Gniezno. Aux Pères Lazaristes on a enlevé la belle maison neuve, et la grandiose église à peins achevée de Bydgoszcz, la police s'est installée dans la maison, tandis que dans l'église, soustraite au culte, les soldats allemands ont célébré des orgies débauchées. Les Mineurs ont été expulsés de leur nouveau et spacieux collège de Jarocin et du couvent de Pakosc. Un même sort échût à la Congrégation du Saint-Esprit à Bydgoszcz, au noviciat de la Congrégation des Missionnaires de la Sainte Famille à Gorka Klasztorna, au noviciat des Pères Pallotins de Suchary, au noviciat des Oblats de l'Immaculée Conception de Markowice et à la Maison-mère avec noviciat de la Société du Christ pour les émigrés à Potulice.

Bien plus lourdes sont les pertes subies par les instituts religieux féminins. Les Filles de la Charité de Saint-Vincent perdirent 14 maisons, parmi lesquelles des hôpitaux, des orphelinats, des asiles. La Congrégation du Sacré Cœur se voit enlever le tout nouveau gymnase, lycée et internat de Polska Wies. Les Sœurs de Sainte-Elisabeth (Graue Schwestern) furent expulsées de 19 maisons. Les Filles de l'Immaculée, avec la Maison-mère à Pleszew, ont dû fermer la maison des postulantes et le noviciat, elles perdirent en outre 17 maisons. Deux maisons furent prises aux Sœurs Dominicaines du Tiers-Ordre et autant aux Filles de Notre-Dame des Douleurs.

Une scène répugnante se passa chez les Sœurs Franciscaines de l'Adoration perpétuelle de Bydgoszcz. La Gestapo fit invasion dans la clôture papale et trouva les Sœurs à la chapelle devant le Très Saint Sacrement exposé. Un des policiers se mit à crier que les Sœurs perdaient leur temps à prier, que «Dieu n'existe pas, parce que, s'il y avait un Dieu, nous ne serions pas ici». Les Sœurs, à part la Supérieure gravement malade, furent conduites hors de la clôture et enfermées pendant 24 heures dans les caves de la «Passtelle»( visa de passeports). Entre temps la Gestapo perquisitionna dans le couvent et un des policiirs porta à la Supérieure, étendue dans sa cellule, la pyxide enlevée du tabernacle, et lui enjoignit de consommer les hosties consacrées en criant: «auffressen!». La pauvre exécuta l'ordre, mais après quelque temps elle demanda de l'eau, ce qui lui fut refusé, de sorte que c'est avec peine qu'elle réussit à avaler toutes les saintes espèces pour les sauver de la profanation.

5. L'église est entre les mains de la Gestapo aussi pour ce qui regarde ses biens. Les fonds de la curie archidiocésaine sont sous séquestre. La campagne Braciszewo, propriété du Séminaire archiépiscopal, est sous administration forcée. Les biens du chapitre métropolitain sont gérés par d'autres et pour d'autres. Le palais archiépiscopal fut donné en résidence à un général de division. La Gestapo s'est rendue maîtresse de la curie de la Basilique, des Archives diocésaines, des très anciennes et célèbres archives et de la bibliothèque du Chapitre. Les livres paroissiaux ont été emportés, C'est surtout dans ces églises, d'où ils ont emmené les prêtres, que les autorités allemandes se considèrent maîtresses de l'église, du cimetière, de la maison paroissiale, de l'inventaire ecclésiastique et privé. Partout l'administration des domaines bénéficiaux et des fonds de l'église fut confiée à des hommes de confiance du gouvernement allemand, et ceux-ci ne remettent rien, ni à l'église ni au curé. Même dans les paroisses encore pourvues de pasteurs, ceux-ci sont désormais expulsés de la maison paroissiale, où s'installent les confidents des nouveaux maîtres de la Pologne. Les fonds pour maintenir les temples commencent à manquer, tandis que les prêtres vivent de la seule charité des fidèles. Si cet état de choses se prolonge quelque temps, une complète spoliation de l'église s'effectuera et on perdra les trésors immenses que de longs siècles ont accumulés avec un effort pieux et avec générosité pour le culte divin.

II. L'ARCHIDIOCESE DE POZNAN

6. Le Vicaire Général, S. E. Mgr Valentin Dymek, prélat pieux, généreux et très actif, se trouve depuis le 1er octobre interné à son domicile.

La Curie et le Tribunal Métropolitain, de première comrna de seconde instance pour Cracovie, Leopoli et Wloclawek, sont fermés et aux mains de la Gestapo qui en étudie les actes. Le palais de l'archevêché a été envahi par des soldats qui en ont détruit le mobilier. Les actes de la chancellerie Primatiale, ont été et sont encore l'objet de recherches minutieuses de la part de la Gestapo, qui a également envahi les importantes archives archidiocésaines.

Au Chapitre Métropolitain ont été emprisonnés les Chanoines Rucinski, Zborowski et Szreybrowski; Mgr Pradzynski, gravement malade, est gardé chez lui par des soldats. Sont restés sur place le Chanoine Jedwabski, chancelier de la curie archidiocésaine et les deux chanoines allemands, Steuer et Paech. Des chanoines de la Collégiale, seul est en liberté le Chanoine Zwolski.

La Cathédrale de Poznan, qui est aussi église paroissiale pour 14.000 âmes, a été fermée par la police sous prétexte qu'elle était «baufällig» (caduc). Les clés sont aux mains de la Gestapo. La plus belle église de Poznan, la collégiale de Sainte-Marie Madeleine, paroisse de 23.000 âmes, est aussi fermée et il semble que les Allemands y font à portes closes des travaux qui suscitent bien des craintes et des soupçons. Le doyen et les curés de la ville, excepté l'un ou l'autre dans la banlieue, sont en prison; un bon nombre de vicaires paroissiaux ont été déportés, de sorte que, du cierge paroissial, dans les 21 paroisses de Poznan, il n'en reste sur place qu'environ 25%.

Les 120 élèves que comptait le séminaire théologique furent dispersés en octobre par les autorités allemandes, et les bâtiments destinés à devenir une école de policiers!. Les biens du séminaire (1700 hectares environ) ont été donnés en exploitation à des «Treuhàndier». (Régisseur officiel).

7. Les prêtres du collège subirent le même sort que ceux de l'archidiocèse de Gniezno. Ils ont été injuriés, arrêtés, détenus dans des camps de concentration ou en prison,déportés en Allemagne, refoulés vers le «Generalgouvernement Polen». Il y en a pour le moment une cinquantaine en prison ou dans les camps.

Ont été fusillés les curés:

Jean Jadrzyk de Lechlin;

Antoine Kozlowicz de Bukowiec;

Adam Schmidt de Roznowo, ainsi que:

le prêtre Antoine Rzadki,professeur de religion à Srem.

Le bruit court avec insistance que d'autres prêtres auraient été exécutés, mais la nouvelle n'est pas sûre pour la raison, entre autres, que maintenant les exécutions ont lieu sans publicité.

En général le clergé vit dans l'incertitude du lendemain menacé qu'il est, jour et nuit, d'être arrêté ou de subir toute sorte d'actes de terrorisme. Il y a par-ci parla quelques endroits à la campagne où la persécution n'est pas encore arrivée. En général l'expulsion illégale du clergé de ses paroisses n'a pas pris l'extension qu'il a eu dans l'Archidiocèse de Gniezno, mais la colonisation des Allemands de la Baltique avance désormais menaçante au sud et au nord et elle est précédée généralement de l'expulsion du clergé et la fermeture des églises.

Les églises qui sont considérées comme ouvertes, ne peuvent servir pour le culte que le Dimanche de 9 à 11 heures. Les jour-3 fériés, les prêtres s'étaient mis à y célébrer la messe à portes closes de très bon matin. Les mariages ne se célèbrent plus; plus de prédication ni chant. La croix et les saintes image? ont été enlevées des écoles, il est défendu d'y enseigner la religion.

8. Poznan était par délibération de l'épiscopat polonais, le centre national organisateur et dirigeant du mouvement religieux et surtout de l'Action Catholique pour toute la République. Maintenant toutes ces centrales très actives, ces œuvres, instituts et publications, ont été malheureusement anéantis par les autorités allemandes.

Ainsi:

a) furent supprimées les centrales nationales des Œuvres Pontificales de la Propagation de la Foi et de l'Apôtre Saint Pierre; leurs fonds d'environ 250 mille zlotys ont été mis sous séquestre.

b) L'Institut National de l'Action Catholique a été supprimé. Le bureau de direction de toutes les activités en Pologne, des fonds se chiffrant à 70.000 zlotys, plus les éditions, d'une valeur de plus de 100.000 zlotys et les ameublements des bureaux furent confisqués. Le président national de l'Action Catholique, l'avocat Dziembowski, et le personnel des bureaux sont en prison. Le directeur de l'Institut national, le prêtre François Marlewski fut mis en prison et expulsé ensuite au «Generalgouvernement Polen».

c) Furent envahis et destinés à d'autres fins les bureaux de la centrale nationale des Unions des Femmes catholiques, de la Jeunesse catholique masculine et féminine. Le président national de la Jeunesse catholique masculine, Mgr Edouard Potworoski de Gola, Camérier secret de Cappe et Epée de Sa Sainteté, fut fusillé publiquement sur la place de Gostyn. La présidente nationale de la Jeunesse catholique féminine, Mademoiselle Suchocka, de famille noble, fut dépouillée avec sa mère et son frère de la propriété de leur pharmacie à Pleszew; on lui vola jusqu'à ses effets personnels et elle fut bannie dans le «Generalgouvernement Polen».

d) On a supprimé l'école des «Etudes sociales supérieures catholiques», école au degré universitaire, presque la seule dans le monde catholique, destinée à préparer, moyennant un cours de trois ans, les militants spécialisés de l'Action Catholique par la plume et la parole ainsi que d'autres activités catholiques, surtout sociales.

e) On supprima «L'Institut catholique de Pédagogie», école avec droit de publicité, ayant pour but de former des éducatrices et des infirmières compétentes et qualifiées pour les instituts et les hôpitaux catholiques. Il était fréquenté également par nombre de Sœurs.

f) Après une brillante existence de 43 années, succomba le «Przewodnik Katolicki», hebdomadaire catholique illustré populaire. Au point de vue technique il était un des meilleurs du monde, et atteignait un tirage de 220.000 exemplaires.

g) Fut abolie la «Kultura», hebdomadaire catholique littéraire, culturel et artistique, estimé et destiné aux classes cultivées.

h) Fut supprimé la «Tecza», publication mensuelle catholique littéraire illustrée, d'une valeur peu commune.

i) Fut supprimé le «Ruch Katolicki», publication mensuelle et organe officiel de l'Action Catholique en Pologne.

k) Fut supprimé le «Przewodnik Spoleczny», publication catholique mensuelle, consacrée à l'étude des questions sociales actuelles.

l) Furent supprimés: l'organe de l'Union Nationale des Femmes Catholiques «Zjednoczenie» et les organes des Unions nationales de la Jeunesse catholique masculine et féminine: «Przyjaciel Mlodziezy» et «Mloda Polka».

m) Fut supprimée la publication mensuelle «Ruch charytatywny», organe du mouvement de bienfaisance en Pologne.

Outre ces œuvres et publications de portée nationale, furent détruites à Poznan toutes les œuvres et publications destinées aux archidiocèses de Gniezno et de Poznan et nommément :

a) l'institut archidiocésain de l'Action Catholique;

b) les centrales diocésaines des associations catholiques des hommes, des femmes, des jeunesses, masculines, et féminines;

c) l'institut archidiocésain de culture supérieure religieuse;

d) l'institut archidiocésain «Caritas»;

e) le conseil supérieur des Dames de la Charité et des Conférences de Saint-Vincent;

f) la centrale de l'Union des Chœurs ecclésiastiques;

g) l'institut de la Caisse auxiliaire pour prêtres en retraite.

Les fonds et le patrimoine de toutes ces œuvres, instituts, associations et publications ont été confisqués.

Particulièrement grave fut la perte subie par la Pologne catholique et par les archidiocèses de Gniezno et de Poznan à cause de la confiscation de l'Imprimerie et Librairie Saint-Adalbert à Poznan. C'était la maison d'éditions la plus importante dans la République. Elle avait sa propre fabrique de papier et fournissait au pays une littérature catholique abondante et soignée, des livres scientifiques et d'utiles publications. Comme institution diocésaine elle donnait pour les œuvres catholiques de l'archidiocèse une contribution annuelle de presqu'un demi-million de zlotys comptant. La valeur des maisons et fabriques des installations les plus modernes, des dépôts de livres et de matériaux se chiffre à 6 millions de zlotys.

9. Les pertes des instituts religieux sont aussi on ne peut plus douloureuses. Aux Pères Dominicains fut enlevé l'immeuble tout nouveau de Poznan, destiné pour les Universitaires, car c'est aux Pères Prédicateurs qu'a été confiée la direction spirituelle des étudiants de l'Université et de l'Académie du Commerce. Les Mineurs perdirent leur collège de Kobylin et le scolasticat de Wronki. Les Conventuels de Poznan furent expulsés et remplacés par des Pères allemands. Les Jésuites de Poznan sont en prison, leur église a été fermée par la police. Le scolasticat de théologie des Oblats de Marie Immaculée à Obra fut dissout, ainsi que celui des Missionnaires de la Sainte-Famille, à Bablin. Les Salésiens perdirent le gymnase, le lycée et l'internat de Ostrzeszow et le scolasticat de philosophie de Marszalki. Les Pères du Verbe Divin furent dépouillés du noviciat de Chludowo. La Société du Christ pour les émigrés fut dépouillée du tout récent scolasticat de théologie de Poznan et la Congrégation de Puszczykowo. A la Société de Lyon pour les Missions africaines on enleva le séminaire de Ninino.

Les Ursulines de l'Union Romaine furent privées dun gymnase, lycée et internat tout moderne à Poznan. La Maison-mère des Ursulines de la Mère Ledochowska de s. m. à Pniewy est aux mains d'une «Treuhândierin», qui fait travailler les Sœurs comme des servantes. Les Sœurs Vincentines furent chassées de leur grand hôpital de la Transfiguration de Poznan et perdirent d'autres hôpitaux importants et une vingtaine d'oeuvres très prospères. Les Sœurs de Sainte-Elisabeth (Grane Schwestern) ont perdu une vingtaine de maisons dont quelques-unes très apréciées. Des pertes semblables ont été subies par les Sœurs de l'Immaculée Conception avec la Maison mère à Pleszew. Les Sœurs de la Sainte-Famille de Nazareth durent abandonner le gymnase et le lycée florissant de Ostrzeszow; les Sœurs de la Résurrection ont dû fermé une importante école ménagère à Poznan. D'autres instituts religieux ou féminins subissent en ce moment ou attendent d'un jour à l'autre le même sort pendant que des centaines de Religieux et de Religieuses se sont déjà dispersés dans leurs familles ou se dirigent actuellement vers le «Generalgouvernement Polen», où ils s'amassent dans les quelques couvents qu'ils y possèdent, sans avoir de quoi s'occuper et sans savoir de quoi vivre.

10. La situation économique de l'Eglise dans l'archidiocèse de Poznan est analogue à celle de l'archidiocèse de Gniezno. Les autorités allemandes se considérant maîtresses des biens ecclésiastiques, mettent à sac ce qui leur plaît, ne paient rien. Son Excellence Monseigneur Dymek vit de la charité d'autrui, n'ayant plus ni patrimoine ni revenus. C'est le peuple qui entretient les prêtres. Au clergé paroissial on a enlevé l'administration et les revenus des bénéfices. Il n'y a pas moyen d'assurer le maintien des églises et des édifices publics. Ça et là on a emporté calices, ostensoirs, pyxides. Dans certains districts on a séquestré la cire dans les églises. Il est à craindre que les objets précieux de la cathédrale, des archives et de la bibliothèque archidiocésaines viennent à disparaître.

Parmi les fondations ecclésiastiques accaparées, une surtout avait une importance spéciale pour Poznan: la «Fundacja Twardowskich», érigée il y a 4 ans pour accueillir les dames pauvres des classes intellectuelles. C'était une fondation purement ecclésiastique et gérée selon les règles du droit canonique. Dernièrement elle s'était enrichie d'un bel immeuble nouveau construit exprès pour ce but. Ce bâtiment fut envahi et les Dames expulsées sans moyens de subsistance.

Le même sort échût à d'autres fondations pieuses, asiles, orphelinats, qui constituaient des personnalités morales ecclésiastiques, reconnues et respectées par l'Etat polonais.

III. REMARQUES FINALES

11. Du point de vue religieux, la funeste incorporation des archidiocèses de Gniezno et de Poznan au Reich est extrêmement douloureuse. En foulant aux pieds toute liberté de conscience et les droits religieux de la population, en violant les droits sacrés de l'Eglise, on procède à l'anéantissement implacable de la foi sur ces terres qui depuis le baptême de la Pologne sont sincèrement catholiques, et qui résistèrent avec succès aussi bien aux invasions de l'impiété qu'aux menées du Kulturkampf.

Or il y a là maintenant des régions entières où les églises sont fermées, les prêtres chassés, les fidèles sans sacrements, et dans le reste du pays le culte divin et la vie ecclésiastique vont de jour en jour disparaissant. Bientôt la persécution aura atteint son but: vers le milieu duXX siècle ce sera un fait accompli que par l'action déchaînée et sans obstacles de l'impiété hitlérienne, une région de deux millions de catholiques, d'une vie religieuse florissante, sera déchristianisée, tandis que le berceau de la foi en Pologne, les diocèses les plus antiques de la Nation, centre historique et encore effectif de l'activité catholique de la République, seront devenus le cimetière du Catholicisme sous l'égide de la paix hitlérienne.

Ce tableau n'en demeurera pas moins déchirant et déshonorant même si, sur les ruines des 631 paroisses, des 484 «filiales» et chapelles, des 253 maisons religieuses, quelques dizaines de prêtres allemands figuraient encore comme pasteurs plus ou moins liés avec les rares survivants de ce qui était un troupeau de millions de diocésains.

Cette situation est rendue beaucoup plus grave, du fait que l'anéantissement du catholicisme s'est déjà réalisé brutalement et impunément dans le diocèse de Culma et commence à s'effectuer sans aucun égard dans toute la zone polonaise incorporée au Reich. Les diocèses les plus catholiques de la Pologne avec environ sept millions de fidèles, sont destinés à devenir des pays d'infidèles.

12. C'est à la suite de l'incorporation au Reich des deux Archidiocèses, qu'a commencé cette extermination de l'élément polonais qu'Hitler avait déjà envisagé dans «Mein Kampf» comme un point capital de la politique allemande et qui fut l'un des vrais motifs et objectifs de l'agression à laquelle la Pologne a succombé. Cette extermination s'y poursuit sans interruption et avec une cruauté qui est du pur sadisme.

Sans parler des exécutions publiques et clandestines, sans décrire les horreurs qui se commettent dans les prisons et les camps de concentration, on ne peut pas ne pas parier d'une des peines les plus douloureuses: savoir, de l'expulsion ininterrompue des diocésains.

Presque toute la noblesse polonaise, spécialement celle qui était propriétaire des terres, des dizaines de mille de familles paysannes et presque toute la classe bourgeoise ont été expulsées dans le «Generalgouvernement Polen». Ces gens ont tout perdu: domaines, châteaux, champs, chaumières, maisons de revenus, immeubles et bestiaux, installations professionnelles, usines et ateliers, meubles, capitaux en espèces, dépôts bancaires et titres de rente, objets précieux, souvenirs de famille, jusqu'aux vêtements et au linge de corps. Tout cela leur est enlevé sans compassion,, sans la moindre rétribution; au contraire on va même jusqu'à les dépouiller de ce qu'ils ont en petite monnaie, dont ils ne peuvent emporter que dix marks.

On ne laisse sur place que des ouvriers, des travailleurs agricoles et les servantes.

Spécialement inhumaine est la façon de procéder dans la ville de Poznan. Afin que personne ne pût se cacher et se soustraire à l'expulsion, l'on publia un décret, rapporté par 1'«Ostdeutscher Beobachter» du 10 décembre sous le titre Die Zügel straffer angelegt, aux termes duquel il est interdit sous peines sévères aux Israélites et aux polonais de se trouver hors de chez eux de 19 h. 30 à 6 h. du matin. C'est justement à ces heures de nuit que la Gestapo se présente à l'improviste, tantôt à une heure tantôt à une autre dans les différents groupes de maisons et ea emporte les locataires à la moyenne de 500 jusqu'à 1500 par nuit. Les gens ne dorment plus de crainte et passent la nuit habillés, parce que le temps qu'on leur laisse pour abandonner leur domicile a été réduit récemment à quelques minutes, et quiconque n'est pas prêt à partir tout de suite se voit expulsé avec ce qu'il porte sur lui.

Dans la rue, les groupes de chaque maison attendent sous lesfusils de la Gestapo qu'un autobus commun vienne les prendre, ce qui demande parfois des heures. Il est arrivé pendant cet hiver que à 15 degrés sous zéro, ou même davantage, les pauvres gens, femmes, enfants, vieillards, malades étaient obligés d'attendre debout dans la rue jusqu'à quatre heures, remplissant le silence de la nuit glacée de gémissements et de sanglots déchirants. Puis on les transporte à l'effroyable camp du faubourg de Glowna, non chauffé, au sol de ciment, et sans un seul matelas. On y dort sur de la paille qui reste des semaines sans être changée, pleine de vermine et de puanteur. Pas d'installations sanitaires, pas d'eau chaude. Il n'y a d'égards pour personne, malades, vieillards, enfants, mourants, ni femmes enceintes. Les enfants qui naissent dans ces chambrées communes sont lavés au café tiède dont se privent pour cela les gens compatissants. La nourriture est très mauvaise. Les cas de maladie s'élèvent à un pourcentage effrayant; la mortalité est grande. Ni médecin, ni prêtre ne sont admis, sauf ceux qui se trouvent faire partie du même coup de filet. Depuis quelques temps il est interdit de porter du dehors des vivres aux détenus. Pendant l'effroyable quarantaine à Glowna les hommes bien portants sont arrachés à leurs familles et envoyés sous escorte militaire travailler en Allemagne, d'où l'on n'en a plus jamais aucune nouvelle. La jeunesse masculine, à partir de 14 ans, est également déportée en Allemagne et va probablement y subir l'éducation hitlérienne forcée. Des jeunes filles au physique avenant prennent de force le chemin de Berlin, au désespoir des familles, désespoir facile à comprendre. Le reste, femmes et enfants, vieillards, malades, après quelques jours ou parfois des semaines de cette vie qui est plutôt un martyre, se voient chargés sur des wagons à bestiaux pour être transportés au «Generalgouvernement Polen».Les wagon sont fermés et ne souvrent en aucun cas durant tout le voyage, ni pour donner à boire ou à manger à ces pauvres malheureux, ni pour les besoins naturels. Ils voyagent ainsi, au milieu du gel, de deux à quatre jours. Presqu'à chaque transport il y a des morts, et presque tous arrivent malades à destination. Cette destination était, dans les premières semaines, des baraques à Radom, Kielce ou autres centres plus importants. Maintenant au contraire, les expulsés sont tout simplement débarqués dans quelque ville ou village ou même en pleine campagne et là ils se voient abandonnés à leur triste sort: les autorités allemandes ne s'en occupent plus. Les premiers arrivés remplirent les villes et les villages qui étaient et sont on ne peut plus hospitaliers et dévoués. Ceux qui arrivent maintenant, avant de trouver un petit endroit pour eux et pour les enfants, doivent errer parfois des jours d'un village à un autre, au milieu d'inconnus, sous la neige, rongés par les déceptions et le chagrin.

Cet état de choses devient chaque jour plus tragique pour la raison que les villes du «Generalgouvernement Polen» précisément se trouvent en grande partie détruites par les bombes aériennes allemandes; que la campagne y a vu ses provisions réquisitionnées par l'armée allemande et que le pays se trouve déjà surpeuplé. C'est précisément sur cette région que se sont déversés des centaines de milliers d'expulsés du diocèse de Peiplin; et voilà maintenant qu'il arrive d'autres centaines de milliers de déportés des Archidiocèses de Gniezno et de Poznan; là toujours commencent à arriver des dizaines de milliers de fc milles des diocèses de Wloclawek et de Plock et même des villes de Lodz et de Cracovie.

Etant donnée, d'après les informations de la presse allemande, que le transfert forcé de la population polonaise, hors des régions annexées au Reich devra être achevé pour le premier avril pro chain, bientôt les réfugiés arrivés dans le «Generalgouvernement Polen» vont être des millions, sans argent, sans vêtements, sans gagnepain; des millions condamnés aux plus dures privations, à des conditions de vie impossibles, à la faim et aux maladies. C'est une véritable extermination, conçue avec une malica infernale et exécutée avec une cruauté sans égale. On ne peut cacher que, comme on l'apprend par lettres ou par rapports, cette population, braves gens très catholiques, éprouve encore les plus cruelles peines morales, en se voyant expulsée de ses foyers et dépouillée de tout, voyant détruite la famille, les enfants arrachés, se voyant condamnée à périr misérablement sans trouver ni défense, ni aide, ni protection. Voir ainsi foulés aux pieds ses croyances religieuses et sa dignité d'homme, son droit à la liberté, à la famille, à la propriété, à la vie, remplit son âme d'une exaspération qui peut avoir un jour les plus funestes conséquences pour les barbares oppresseurs.

La population si durement éprouvée espère que des démarches efficaces seront faites pour faire cesser la persécution de l'Eglise et l'extermination de l'élément polonais.

Et enfin, il est nécessaire qu'au plus tôt commencent à fonctionner la Croix Rouge et les Commissions étrangères de secours à la population du «Generalgouvemement Polen», où se déroule le dernier acte de l'incroyable tragédie.

Rome, le 6 janvier 1940.

[czytaj część 2] 


Druk: Situation religieuse dans les Archidioceses de Gniezno et de Poznañ, Roma 1940, pp. 31;
także: 682-695. 

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